Francis Haba s’insurge contre la gestion des manifestations par le FDS

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Les traitements inhumains, violences physiques, vols, brigandages, injures… qu’infligent aux guinéens, les forces de défense et de sécurité, tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays, quand les autorités administratives leur demande d’intervenir pour maintenir de l’ordre dans une localité est inacceptable et doit prendre fin.

C’est incroyable que les populations qui sont censés bénéficier de la protection des forces de défense et de sécurité qu’elles habillent, logent et nourrissent soient leurs premières victimes quotidiennes sans réactions fermes ou pas des autorités militaires et civiles.

Nous avions pensé que les traumatismes subis par les habitants l’axe à des moments donnés, ceux de N’Zérékoré…constituaient de mauvais souvenirs lointains. Mais chasser le naturel, il revient au galop. Au cours de cette année 2024, les interventions armées des forces de défense dans des localités de l’intérieur comme Léro, le district de Sèkè dans la Sous-préfecture de Doko (Siguiri), la S/P de Lanaï dans la Préfecture de Lola… pour ne citer celles-ci, ont, une fois encore, eu de lourd bilan : des pertes en vies humaines par balles ou par suite de coups violents, des blessés graves, des biens vandalisés ou volés, des violences physiques…, des arrestations arbitraires. À Lanaï par exemple, plus de 60 personnes dont des mineurs ont été déportées vers des prisons d’autres juridictions (Kankan et Kindia). Le terme déportation n’est malheureusement qu’adapté aux peuples sous colonisation.

C’est inconcevable que nos frères guinéens continuent à essuyer les bottes, les coups de point, les crachats et à être victimes des vandalismes, des balles de leurs propres frères d’armes censés leur apporter protection et réconfort.

Il est urgent que le CNRD hausse le ton pour faire arrêter ces pratiques rétrogrades et inhumains. Aussi, les organisations non gouvernementales devraient systématiquement enquêter et documenter ces travers. Quant aux autorités judiciaires notamment les procureurs, ils sont attendus pour ouvrir des enquêtes afin d’identifier les responsables de ces atrocités qu’ils soient civiles (donneurs d’ordres) ou militaires, gendarmes et policiers (exécutants).

Si les reformes coûteuses des forces de défense et de sécurité peinent à donner des résultats, il sera important de réfléchir, dans le long terme, sur le maintien ou non des forces de défense, ou sur une diminution drastique des effectifs qui auront des rôles précis (travaux publics, intégrité territoriale…) étant donné que ce sont elles qui causent plus de dommages aux populations quand elles interviennent. Dans ce cas, l’amélioration des conditions de vie et de travail des forces de sécurité, mieux outillées pour le maintien d’ordre, seront des priorités. D’ailleurs, dans les pays soucieux de la sécurité des populations, la police et la gendarmerie seules maintiennent l’ordre public.

Quel que soit le motif de l’intervention sur les populations civiles désarmées, ces violences doivent impérativement prendre fin.

Pépé Francis HABA

Président de l’UGDD

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