Dans la journée du vendredi 4 octobre 2024, les forces de sécurité, accompagnées d’agents de l’ARPT et du Directeur régional de l’Information et de la Communication, ont fermé trois radios privées à Kankan : Bouré FM, Baraka FM et Badrou Islam FM. Ces médias sont accusés de fonctionner sans autorisation administrative ni agrément des autorités compétentes.
Ce lundi 07 octobre, notre rédaction a interrogé Aboubacar Camara Président de l’URTELGUI sur la question.
Suivons 👇🏿
Moya : Monsieur Aboubacar Camara, bonsoir.
Aboubacar Camara Président de l’URTELGUI : Bonsoir.
Moya : On vient d’apprendre la fermeture des trois médias du côté de KanKan.
Vous, en tant que président de l’URTELGUI, dites-nous ce qui s’est passé ?
Aboubacar Camara Président de l’URTELGUI : Oui, effectivement, nous avons aussi appris cette information hier soir. C’était d’ailleurs une réalité.
Il y a trois radios qui sont fermées de ce côté, dont la radio Bouré, la radio Baraka et une troisième radio également. Mais ce qu’il faut retenir, ce ne sont pas des radios en tant que telles qui sont fermées, c’est-à-dire que ce ne sont pas des radios-mères. C’est des stations-relais.
Bouré FM est localisée principalement à Siguiri. La radio-mère se trouve à Siguiri. Et pour KanKan, c’est un relais dont l’autorisation n’est pas encore acquise.
Pour la radio Baraka, elle est localisée officiellement à Kindia comme radio-mère. Et pour KanKan, c’était aussi une radio-relais. Et là également, j’ai même pris langue avec le PDG, qui est très remonté d’ailleurs contre son coordinateur de ce côté, qui s’est précipité pour lancer la station de ce côté alors que l’autorisation n’était pas encore acquise.
Donc ce qu’il faut dire, à date, effectivement, ces deux radios qui sont, les radios-mêmes de L’URTELGUI, il faut le dire, ne sont pas sales, c’est-à-dire Bouré FM est membre de L’URTELGUI, Barka FM aussi est membre de l’URTELGUI. Et comme il est connu de tous, qu’à L’URTELGUI, nous sommes très attachés au respect strict, non seulement des cahiers de charges, mais aussi les résistants à la création de radios diffusées en répétitivité. Et comme vous devez le savoir, les textes-mêmes qui résistent au fonctionnement de l’URTELGUI sont clairs en la matière, que L’URTELGUI travaille avec les médias qui sont légalement constitués.
Donc à date, force est de reconnaître que, justement, ces médias n’avaient pas d’autorisation des autorités en termes, justement, de leur installation comme relais dans cette localité, et c’est ce qui est la vérité. Et nous avons dû rentrer en contact avec le propriétaire de la radio Barka FM, le PDG, mais aussi le directeur général de la radio Bouré, qui, justement, était aussi très surpris de cette décision de leur coordinateur du côté de kankan à installer la radio et à commencer à émettre pendant que l’autorisation n’était pas encore complètement acquise. Donc à ce niveau, l’URTELGUI, nous le disons, nous sommes très attachés aux textes et nous avons aussi demandé à ces différents promoteurs de respecter, justement, les cahiers de charges, de respecter aussi, si vous voulez, l’ensemble des process qui doivent aboutir à l’installation d’une station relais de leurs médias.
Et c’est ce que, d’ailleurs, ces différents promoteurs ont accepté et ont aussi exprimé toutes leurs désolations face à cette situation désagréable qui, justement, s’est produite du côté de KanKan, mettant en scène, justement, le nom de leurs médias alors qu’ils sont en amont des entités respectueuses, justement, des textes régissant le fonctionnement des médias.
Moya: Vu qu’il y a déjà deux qui sont membres de l’URTELGUI.
Vous qui coordonnez cette structure, qu’est-ce que vous comptez faire maintenant ?
Quelles sont les démarches que vous envisagez mener auprès des autorités par rapport à ce qui s’est passé ?
Aboubacar Camara Président de l’URTELGUI : Les promoteurs de ces médias ont pris l’engagement ferme de continuer parce que les démarches ont commencé mais elles n’ont pas encore abouti et les autres se sont précipités pour commencer à émettre. Ce n’est pas normal, donc il s’agit d’attendre à ce que, justement, toutes ces autorisations soient acquises avant, justement, de commencer à émettre en termes de stations relais dans cette localité de kanKan.
Moya : Donc, pour l’air, il n’y a aucune solution ? Pas des démarches auprès des autorités pour enlever cette sanction ?
Aboubacar Camara Président de l’URTELGUI : On n’est pas dans une situation de sanction. Ce qui est là, c’est que ces radios ne sont pas légales là-bas et l’URTELGUI ne fait pas la promotion pour ce qui n’est pas légal. Nous sommes nous-mêmes légalistes.
Nous sommes régis par un texte qui est clair en la matière que nous travaillons avec les médias légalement constitués. Et je viens de vous dire que ce sont des stations relais. Pour Bouré FM, la station mère se trouve à Siguiri.
Pour Baraka FM, la station mère se trouve à Kindia. Et si vous voulez avoir des relais, il y a des démarches dans ce sens-là, notamment l’autorisation du ministère de l’ARPT pour pouvoir les installer.
Donc, si vous autre passez justement ces principes avant l’installation, cela n’est pas une station. Et cela ne voudrait pas dire que L’URTELGUI va s’engager dans une quelconque négociation. Tout ce qu’il y a à mieux de faire, c’est de poursuivre les démarches que la radio a entreprises dans le cadre justement de l’acquisition des droits d’installation dans ces localités.
Donc, il n’y a pas de péril dans l’avenir.
Moya: La dernière question, M. Camara. Il y a beaucoup d’autres médias qui comptent mettre des antènes relais un peu partout.
Aujourd’hui, quels conseils donnez-vous à vos membres pour ne pas qu’ils se retrouvent dans les mêmes problèmes que ces trois radios ?
Aboubacar Camara Président de l’URTELGUI : Lorsque vous voulez vous installer en tant que relais dans une localité, il y a des démarches à suivre, notamment la lettre d’autorisation qu’on doit adresser au Ministère de l’Information et de la Communication, mais aussi la Haute Autorité de la Communication et l’ARPT. Donc, ce sont ces procédures qui doivent être suivies par l’ensemble des promoteurs qui voudront justement installer leur relais dans une ou plusieurs localités. Il faut tout simplement respecter les lois à la matière.
Parce que, ce que vous ne savez pas, l’URTELGUI concerne l’ensemble des médias audiovisuels privés du pays. Vous voyez, KanKan est la deuxième plus grande concentration de médias après Conakry, c’est-à-dire, après la ville de Conakry, KanKan a beaucoup plus de radios que l’ensemble des autres villes de la Guinée. Et donc, c’est un espace de compétition, ça peut aussi créer des rivalités.
Donc, l’URTELGUI est au-dessus de la mêlée et fait en sorte que l’ensemble des principes édictés à la matière soient respectés par toutes les parties pour que votre installation puisse être une installation cohérente qui respecte justement la loi à la matière.
Moya : M. Aboubakar Kamara, merci d’avoir répondu à nos questions.
Aboubacar Camara Président de l’URTELGUI : Merci
Tenema Doumbouya pour moyaguinee.com