Le suspense est désormais levé. Le général Mamadi Doumbouya, président de la transition, a officiellement déposé son dossier de candidature à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025. Un acte hautement symbolique qui marque un tournant majeur dans la trajectoire politique de la Guinée.
Lors de son arrivée au pouvoir en septembre 2021, le chef de la junte avait pourtant prêté serment en s’engageant à conduire une transition inclusive et apaisée, sans briguer la magistrature suprême. Cet engagement avait été perçu comme un gage de neutralité et un symbole de confiance entre l’État et les citoyens, renforçant la légitimité du régime transitoire.
Aujourd’hui, cette candidature suscite de vives réactions.
Pour ses partisans, elle s’inscrit dans la continuité des réformes engagées sous la transition, le général Doumbouya incarnant la stabilité et la poursuite du changement.
Pour ses détracteurs, en revanche, elle représente une rupture morale et institutionnelle, risquant d’affaiblir la confiance dans la parole publique et dans les principes de la transition.
Au-delà du cas guinéen, cette décision relance le débat sur la crédibilité des transitions militaires en Afrique de l’Ouest, souvent présentées comme temporaires mais qui débouchent fréquemment sur des ambitions politiques personnelles.
La Guinée entre ainsi dans une période électorale décisive, où la valeur du serment présidentiel pourrait redevenir un critère central d’évaluation politique et éthique.
Tenema Doumbouya pour moyaguinee.com
