
Plusieurs victimes du massacre du 28 septembre 2009, réunies au sein d’un collectif, ont exprimé leur mécontentement ce samedi 28 juin 2025 à Conakry. Face à la presse, elles ont lancé un appel solennel au président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, pour une prise en compte intégrale de toutes les victimes.
Dans une déclaration lue par leur secrétaire administratif, Alseny Diallo, le collectif déplore le fait que seules 334 personnes aient été retenues pour bénéficier de l’indemnisation, alors que « des centaines de victimes sont pourtant enregistrées ».
« Nous avons accueilli avec joie le décret portant indemnisation des victimes. Mais cette joie a été de courte durée. Nous sommes profondément déçus de voir qu’une majorité d’entre nous reste ignorée. C’est pourquoi nous sollicitons l’implication personnelle de Son Excellence le Général Mamadi Doumbouya, afin que cette mesure s’applique à toutes les victimes, sans exception », a déclaré M. Diallo.
Le collectif demande également une prise en charge médicale pour les blessés porteurs de projectiles dans le corps et les personnes rendues invalides à vie. Il salue toutefois les efforts du gouvernement, de la Cour pénale internationale (CPI), des Nations Unies et de l’ensemble des partenaires engagés dans l’organisation du procès en cours.
« Nous tendons la main à toutes les institutions et personnes de bonne volonté pour qu’elles nous viennent en aide. Les besoins sont urgents », a conclu Alseny Diallo, avant de rendre hommage aux victimes décédées.
Pour rappel, le massacre du 28 septembre 2009, survenu au stade du même nom, a fait des centaines de morts, de blessés et de femmes violées. Il est qualifié de crime contre l’humanité par la communauté internationale.
Le processus d’indemnisation, enclenché cette année, prévoit une enveloppe globale de 117 milliards de francs guinéens (environ 12 millions d’euros) destinée aux 334 victimes officiellement reconnues à ce jour.
Tenema Doumbouya pour moyaguinee.com