A Conakry, depuis plusieurs semaines, les clients de certaines banques primaires en Guinée font face à une restriction sévère sur les retraits d’argent. Dans plusieurs établissements financiers, le plafond de retrait est limité à 5 millions de francs guinéens par jour, une mesure justifiée par un manque de liquidités qui s’étendrait jusqu’à la Banque centrale, selon nos sources.
Cette situation, qui crée de fortes tensions, affecte de nombreux citoyens et opérateurs économiques. Moussa Baldé, rencontré devant une agence bancaire de la place, exprime son désarroi.
« Je suis venu retirer un montant de 90 millions, mais on m’a informé que ce n’était pas possible. Le plafond est de 5 millions aujourd’hui. C’est très compliqué, surtout que c’est notre propre argent. On ne nous impose aucun plafond lorsqu’on fait un dépôt, donc pourquoi en imposer lors du retrait ? »
Le Premier ministre, Amadou Oury Bah, a réagi à cette crise de trésorerie. Selon lui, cette tension est en partie due à la mobilisation de ressources pour financer plusieurs projets à travers le pays. Il se veut toutefois rassurant quant à une sortie de crise proche.
« C’est un phénomène qu’il faut examiner avec rigueur. Nous sommes passés d’un taux de croissance de 3 à 4% à près de 7% en 2024. Cette performance économique exceptionnelle peut créer une pression sur la monnaie fiduciaire disponible. Il est donc nécessaire de revoir notre approche pour résorber cette crise de liquidités qui touche l’ensemble du pays. »
En attendant une solution concrète des autorités monétaires et gouvernementales, les clients, eux, continuent à faire la queue dans les banques, espérant récupérer leur argent pour financer leurs activités quotidiennes.
Tenema Doumbouya, pour moyaguinee.com
