Poursuivi pour diffamation par l’ancien ministre de la justice Alphonse Charles Wright, le procès du journaliste Mamoudou Babila Keita s’est poursuivi devant le tribunal de première instance de Mafanko ce jeudi. Pour le procureur l’article incriminé est diffamatoire, donc il doit être condamné au payement de 3 millions gnf.
C’est suite à un article publié le 24 mars 2024 sur son site inquisiteur.net dans lequel il dénonce la corruption dans la passation des marchés autour de la rénovation et l’extension de la maison centrale de Kaloum, que Mamoudou Babila Keita est poursuivi par l’ex garde de sceau ministre de la justice Alphonse Charles Wright pour diffamation. Dans la phase des plaidoiries et réquisition, ses avocats ont demandé au tribunal de condamner le journaliste au payement d’un franc symbolique à la victime. Pour maître Lancinet Sylla et ses collègues, l’accusé est dans l’idée de défier les institutions du pays, notamment la HAC. Après avoir été sanctionné par ladite institution par rapport à ses propos diffamatoires irrespectueux. Ils estiment que le prévenu s’est attaqué à la personne physique de l’ancien ministre en le qualifiant d’irrespectueux des lois qu’il prône, en l’accusant d’avoir passé 11 contrats de gré à gré, en dehors des lois de la passation des marchés publics.
Sans apporter aucune preuve de toutes allégations les avocats demandent au tribunal de condamner Mamoudou Babila Keita au payement d’un franc symbolique à Alphonse Charles Wright et ordonné la suspension de son site inquisiteur. Net pendant trois mois. Mais cela, à partir de l’échéance de la suspension dudit site par la HAC. Car selon eux le ministre a été atteint dans sa dignité à travers son article, intitulé Parfum de corruption au ministère de la justice, enquêtes exclusives.
Le procureur réitère que les propos tenus dans l’article de Babila est une atteinte à la dignité de Charles Wright. Comme l’ont dit les avocats de partis civils. Ils réitèrent en se basant sur l’article 98, 148 et 108 de la loi sur presse de retenir le journaliste dans les liens de la culpabilité et le condamner au payement de 3 millions de francs guinéens et la destruction de l’article incriminé.
Pour maître Sidiki Bérété avocat de la défense de Babila, les preuves présentées par son client sont irréfutables. A l’en croire, les marchés passés par le ministère de la justice à l’époque de Charles Wright n’ont pas respecté la loi de passation des marchés publics. Donc pour lui, il y’a eu corruption dans la passation en violant les articles 28, 64 et suivants du code de passation des marchés publics. C’est pourquoi, il demande au tribunal de relaxer Babila pour délit non constitué en vertu de l’article 544 du code de procédure pénale.
Le reste du procès a été renvoyé le 08 juillet prochain, pour le verdict.
Tenema Doumbouya pour moyaguinee.com