En Guinée, plusieurs enseignants tirent la sonnette d’alarme face à l’utilisation abusive de l’intelligence artificielle (IA) par les étudiants dans les institutions d’enseignement supérieur. Si cette technologie représente un outil de progrès et d’efficacité dans de nombreux domaines, son usage non encadré dans le milieu universitaire suscite de vives inquiétudes.
À l’Université de Sonfonia, la docteure Safiatou Diallo déplore la dépendance croissante des étudiants à ces outils numériques. Selon elle, l’IA, censée accompagner l’apprentissage, devient de plus en plus un substitut à la réflexion personnelle.
« Les fautes dans les devoirs de nos étudiants nous manquent », ironise-t-elle. « Aujourd’hui, on donne un devoir et on reçoit des copies sans aucune erreur. C’est inquiétant. Nous reconnaissons les avantages de l’intelligence artificielle, mais il ne s’agit pas simplement d’en faire la promotion. Il faut ouvrir un vrai débat, adopter une approche critique et éviter de confondre le travail de l’étudiant avec celui de la machine. C’est tout l’enjeu. Les enseignants doivent être préparés à cette nouvelle réalité, et les étudiants doivent comprendre que les machines ne doivent pas réfléchir à leur place. »
Pour ces enseignants, si cette tendance se poursuit, beaucoup d’étudiants risquent de sortir des universités sans avoir réellement acquis les compétences et la rigueur intellectuelle attendues. D’où la nécessité urgente de mettre en place des programmes de formation et de sensibilisation sur l’usage responsable de l’intelligence artificielle dans le système éducatif guinéen.
Tenema Doumbouya pour moyaguinee.com
