Ce 31 juillet 2025 marque le premier anniversaire du verdict historique rendu dans le procès du massacre du 28 septembre 2009. Douze mois après cette décision tant attendue, les attentes restent nombreuses, notamment du côté des victimes qui peinent encore à obtenir réparation.
Après 22 mois d’audiences, le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry, avait requalifié les faits en crimes contre l’humanité. Huit anciens hauts responsables militaires ont été condamnés, dont l’ex-chef de la junte, Moussa Dadis Camara, à 20 ans de réclusion. À ses côtés, Moussa Tiégboro Camara a écopé de la même peine. Marcel Guilavogui, aide de camp de Dadis, a été condamné à 18 ans, Blaise Goumou à 15 ans, Toumba Diakité, Paul Mansa Guilavogui et Mamadou Aliou Keïta à des peines allant de 10 à 11 ans. Quant à Claude Pivi, il a été condamné à la perpétuité.
Des réparations promises… toujours attendues
Le tribunal avait ordonné des réparations financières pour les victimes :
1,5 milliard de francs guinéens par cas de viol,
1 milliard par cas de décès ou de disparition,
500 millions pour les pillages.
Les ONG parties civiles ont obtenu, elles, un franc symbolique. Pourtant, un an après, de nombreuses victimes n’ont toujours pas reçu les indemnités promises, selon leurs avocats.
Le procès en appel, annoncé mais jamais programmé, tarde à voir le jour. La FIDH, l’OGDH et l’AVIPA ont pourtant introduit un appel partiel afin de réclamer une meilleure reconnaissance des droits des victimes, notamment en matière de réparation et de prise en charge médicale.
À cela s’ajoutent plusieurs incidents ayant entaché le procès : l’évasion de certains accusés, des cambriolages dans les locaux de l’AVIPA, et plus récemment, la grâce présidentielle accordée à Moussa Dadis Camara par le président de la transition, ce qui suscite incompréhension et colère au sein des familles des victimes.
Un an après ce verdict qualifié d’« historique », de nombreuses victimes et leurs familles restent dans l’attente d’une justice complète. Réparations, vérité et reconnaissance restent encore à conquérir.
Tenema Doumbouya pour Moyaguinee.com
