
À peine le projet de Constitution remis au président de la Transition, le débat sur une potentielle candidature du général Mamadi Doumbouya refait surface. Lors d’une conférence de presse tenue ce dimanche à Conakry, le président du Conseil national de la Transition (CNT), Dr Dansa Kourouma, a levé un coin de voile sur les grandes lignes du texte et clarifié la position du général Doumbouya à l’approche des prochaines élections.
Parmi les points saillants, la nouvelle Constitution fixe le mandat présidentiel à sept ans, renouvelable une seule fois, rompant ainsi avec l’actuelle durée quinquennale. Une disposition justifiée, selon Dr Kourouma, par les réalités spécifiques du pays :
« Un mandat de 5 ans pourrait s’avérer court pour dérouler un véritable programme de développement dans un pays où les institutions sont encore en construction. »
Le président du CNT affirme également que cette durée répond aux attentes d’une frange de la population consultée en 2022, tout en évoquant des considérations économiques :
« Deux élections sur 14 ans au lieu de trois sur 15, cela représente une économie budgétaire importante, quand on sait que chaque scrutin coûte près de 500 milliards de francs guinéens. »
Mais la question qui cristallise les attentions est celle de l’éligibilité du président de la Transition. Pour Dr Kourouma, rien n’interdit à Mamadi Doumbouya de se présenter à la présidentielle, à condition qu’il remplisse les critères prévus dans la nouvelle loi fondamentale :
« Tous les Guinéens en conformité avec la Constitution, y compris le président de la Transition, peuvent se porter candidats. La loi ne cite aucun nom, elle définit des critères : nationalité, résidence, parrainage, âge… »
Une déclaration qui interpelle, d’autant plus que la Charte de la transition, en vigueur depuis 2021, stipulait que ni le président de la Transition, ni les membres du CNRD ou du CNT, ne pouvaient briguer un mandat électif à la fin de la transition.
Alors que le pays entre dans une phase décisive de son processus de retour à l’ordre constitutionnel, cette sortie du président du CNT laisse entrevoir un changement de cap aux implications politiques majeures.
Tenema Doumbouya pour moyaguinee.com