
Chaque année, le 24 mars marque la Journée internationale de la lutte contre la tuberculose, une occasion de sensibiliser sur cette maladie contagieuse qui touche des millions de personnes à travers le monde. En Guinée, la situation demeure préoccupante avec une incidence significative. Le Docteur Amadou Bilguissou Diallo MÉDECIN D.E.S, nous apporte un éclairage sur cette pathologie et les moyens de s’en prémunir.
La tuberculose est une maladie infectieuse causée par le bacille de Koch (Mycobacterium tuberculosis). Elle se transmet principalement par voie aérienne, lorsque les personnes infectées toussent, parlent ou rient. Si elle affecte en premier lieu les poumons, elle peut également toucher d’autres organes tels que le système nerveux, les os ou encore les ganglions lymphatiques.

« Aujourd’hui, la tuberculose représente un véritable fléau mondial. Plus de 10,8 millions de personnes sont affectées dans le monde, dont 2,5 millions en Afrique. En Guinée, l’OMS estime à 179 cas pour 100 000 habitants, ce qui en fait un problème de santé publique majeur », explique le Dr Bilguissou-Diallo.
La maladie se manifeste principalement par une toux persistante de plus de deux semaines, accompagnée de fièvre nocturne, d’une perte de poids inexpliquée, d’une fatigue intense et d’une perte d’appétit. Des douleurs thoraciques et des difficultés respiratoires peuvent également survenir.
« Toute personne présentant ces symptômes doit consulter un spécialiste en pneumologie afin de confirmer le diagnostic et d’entamer une prise en charge adaptée », précise le spécialiste.
La transmission de la tuberculose se fait principalement d’une personne malade à une personne saine par l’inhalation de microgouttelettes contaminées. Pour limiter la propagation, il est essentiel d’éviter les contacts avec les personnes infectées, de respecter les gestes barrières et d’adopter le port du masque en cas de risque d’exposition.
« Une personne malade doit impérativement suivre son traitement jusqu’à son terme pour éviter de contaminer d’autres individus. Un dépistage précoce et une prise en charge rapide sont les clés de la prévention », insiste le Dr Bilguissou-Diallo.
En Guinée, la prise en charge de la tuberculose est gratuite et décentralisée dans les structures sanitaires publiques grâce au Programme national de lutte contre la tuberculose.
« Le traitement standard dure six mois et se déroule en deux phases : une phase intensive de deux mois avec quatre molécules combinées, suivie d’une phase de consolidation de quatre mois avec deux molécules. Un suivi régulier est nécessaire pour évaluer l’efficacité du traitement », explique le spécialiste.
Contrairement à certaines idées reçues, le tabac ne transmet pas directement la tuberculose. Cependant, il affaiblit les défenses immunitaires et augmente le risque de développer la maladie.
« Les fumeurs sont plus exposés à contracter la tuberculose que les non-fumeurs. De plus, l’utilisation de la chicha, très populaire, favorise la transmission de maladies respiratoires. Arrêter de fumer permet donc de réduire les risques », conseille le Dr Bilguissou-Diallo.
Face à la tuberculose, la vigilance et la prévention sont essentielles. Se faire dépister au moindre symptôme, respecter les mesures d’hygiène et suivre scrupuleusement un traitement en cas d’infection sont les meilleures armes pour lutter contre cette maladie.
« Il vaut mieux prévenir que guérir », conclut le Dr Bilguissou-Diallo.
Tenema Doumbouya pour moyaguinee.com