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Accidents routiers en Guinée : « La route n’est pas à prendre, mais à partager », alerte M. Kamara

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Conakry, À l’approche de la fête de Tabaski, les routes guinéennes connaissent une intensification du trafic, accompagnée malheureusement d’une hausse préoccupante des accidents. Dans une interview accordée à notre rédaction, M. Kamara, observateur averti des questions de sécurité routière, dresse un état des lieux sans complaisance et appelle à une responsabilité partagée.

Selon lui, les périodes festives telles que l’Eid al-Kébir accentuent les risques, en raison du stress de la circulation et de la forte mobilité des populations.

« Tout le monde veut aller fêter dans son village. Avec cette nostalgie, le trafic devient dense et la prudence se perd », explique-t-il.

Excès de vitesse, fatigue, surcharge… des comportements à risque

Les causes des accidents sont multiples. M. Kamara pointe notamment l’excès de vitesse, la fatigue au volant, le défaut d’entretien des véhicules et la surcharge.

« Beaucoup de conducteurs prennent la route sans vérifier l’état de leur véhicule. C’est extrêmement dangereux », avertit-il, appelant à une prise de conscience de la part des usagers.

La présence d’animaux sur les axes routiers, surtout en zone rurale, constitue également un danger que peu prennent en compte.

« Vous avez quitté le village depuis longtemps, vous ne connaissez plus bien le trajet, et pourtant, vous roulez vite, sans vigilance », déplore-t-il.

Renforcer la présence des forces de sécurité et sensibiliser

M. Kamara insiste sur le rôle crucial des forces de l’ordre. Il plaide pour des patrouilles inopinées de la gendarmerie et de la police, et non des contrôles fixes trop souvent anticipés par les chauffeurs.

« Quand ils savent qu’il n’y a pas de contrôle sur la route, ils se sentent libres de faire n’importe quoi. »

Aux autorités, il recommande aussi des campagnes de sensibilisation de grande ampleur, notamment par les ministères de la Sécurité et des Transports, ainsi que par l’Agence Générale de la Sécurité Routière.

« Il faut que tout le monde joue son rôle. Les syndicats, les transporteurs, les parents. Il ne faut pas remettre des véhicules à des enfants inexpérimentés. »

Faut-il interdire les gros porteurs pendant les fêtes ?

Interrogé sur le rôle des gros porteurs, souvent mis en cause dans les accidents, M. Kamara se montre catégorique,« S’ils n’ont rien d’urgent à faire, ils doivent être retirés temporairement de la circulation. Leurs stationnements anarchiques, leur mauvaise sécurisation des cargaisons, tout cela représente un réel danger. »

Un appel à la responsabilité de tous

En conclusion, M. Kamara adresse un message fort aux conducteurs, notamment les motards, qu’il estime impliqués dans plus de 60 % des accidents : prudence, équipements de protection et respect du code de la route.

« Portez vos casques, mettez vos ceintures, roulez à vitesse raisonnable. La sécurité, c’est pour vous-mêmes avant tout », rappelle-t-il.

Et de conclure par un mot d’ordre :

« Sécurité routière, tous touchés, tous concernés, tous responsables. »

Tenema Dombouya pour moyaguinee.com

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