
Dans le cadre de la réforme et de la modernisation de la gestion des ressources humaines de l’administration publique, les autorités guinéennes ont procédé à un recensement biométrique des agents de l’État. Cette opération visait à constituer une base de données unique et centralisée des fonctionnaires. Toutefois, à l’issue de ce processus, de nombreux agents ont vu leur salaire suspendu par le ministère de la Fonction publique.
Lansiné Kounaté, coordinateur du collectif des enseignants concernés, dénonce une situation qui perdure.
« Depuis le recensement biométrique, l’État a soulevé plusieurs irrégularités. Mais depuis lors, aucune mesure n’a été prise pour résoudre les cas en suspens. Certains d’entre nous sont à leur 16e mois sans salaire, d’autres en sont à leur 7e ou 10e mois », a-t-il déclaré.
Les raisons évoquées pour ces suspensions de paiement sont diverses. Selon Kounaté, certains agents sont accusés d’usurpation d’identité ou de doublons administratifs, tandis que d’autres n’ont tout simplement pas été recensés, parfois en raison de problèmes de santé ou d’empêchements majeurs.
« Rien que dans le secteur de l’éducation, plus de 438 enseignants sont concernés. Au total, ce sont plus de 6 000 fonctionnaires à travers le pays qui se trouvent dans cette situation », a-t-il précisé.
Face à ce blocage prolongé, le collectif demande aux autorités, notamment au président de la République, de réexaminer les cas litigieux et de permettre le rétablissement des fonctionnaires dans leurs droits.
« Nous appelons l’État à revoir cette décision, à identifier les irrégularités réelles et à corriger les erreurs pour que nous puissions reprendre notre service dans la dignité », a lancé Lansiné Kounaté.
Les regards restent désormais tournés vers le gouvernement, dans l’espoir d’un dénouement favorable à cette crise sociale qui touche de nombreuses familles de fonctionnaires.
Tenema Doumbouya, pour Moyaguinee.com