Le Cercle des Amis d’Ousmane Gaoual Diallo (CERAG) s’oppose fermement à la tenue du prochain congrès de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) en dehors du pays. Pour Oumar Thiam, secrétaire général du CERAG, organiser un tel événement à l’étranger violerait les règlements intérieurs du parti et limiterait le contrôle des autorités guinéennes sur son bon déroulement.
Suivons cette interview réalisée par notre reporter Tenema Doumbouya. 👇🏿
Oumar Thiam : Vous avez suivi l’évaluation des partis politiques menée par le Ministère de l’Intégration du Territoire et de la Décentralisation. Cette évaluation a classé les partis en plusieurs catégories : certains ont été dissous, d’autres suspendus, et certains, comme l’UFDG, placés sous observation. Cette mesure est liée aux nombreux manquements internes au sein de l’UFDG.
Il faut savoir que l’UFDG fonctionne sur la base de statuts et d’un règlement intérieur. Ce règlement stipule qu’un congrès doit être organisé tous les cinq ans pour renouveler les instances dirigeantes. Le dernier congrès s’est tenu en 2015 au Palais du Peuple, et le suivant devait donc avoir lieu en 2020. Cependant, en raison de la pandémie de COVID-19, ce congrès n’a pas pu se tenir. Nous sommes maintenant en 2024, et l’UFDG n’a toujours pas régularisé la situation, ce qui rend les instances actuelles du parti illégales.
C’est pour cela que le MATD a accordé un délai de trois mois aux partis sous observation, dont l’UFDG, pour se mettre en règle. Sans cela, ils risquent la suspension, voire la dissolution. Actuellement, les dirigeants de l’UFDG envisagent d’organiser le congrès à l’étranger, ce qui va à l’encontre des statuts du parti et des principes moraux qui le régissent. La base fondamentale du parti, c’est ici, en Guinée. Nos militants sont en Guinée, et les fédérations à l’étranger ne peuvent pas se substituer à cette base pour légitimer un congrès à l’international.
C’est dans ce contexte que Le Cercle des Amis d’Ousmane Gaoual Diallo (CERAG) a fait une déclaration pour souligner les dysfonctionnements internes et rappeler aux militants qu’organiser un congrès à l’international, c’est ignorer les règles du parti et manquer de considération pour sa base guinéenne.
Moya Guinée : Au sein du CERAG, que dénoncez-vous dans tout cela ?
Oumar Thiam : Nous dénonçons le manque de transparence, le non-respect des statuts et le non-respect du règlement intérieur. Les actions entreprises au sein du parti sont illégales et illégitimes. L’UFDG, étant un parti national, devrait être exemplaire en respectant ses propres règles et les lois de la République. Comment prétendre diriger le pays si le parti ne respecte pas ses propres statuts ? Nous appelons donc tous les membres du bureau du parti à prendre leurs responsabilités pour rétablir une gouvernance conforme aux règles.
Moya Guinée : Si, malgré vos dénonciations, l’UFDG décide tout de même de tenir son congrès à l’étranger, que comptez-vous faire ?
Oumar Thiam : Dans ce cas, nous saisirons la justice. Nous sommes dans un pays de droit, et nous comptons donc sur la justice pour faire respecter les lois. Je ne pense pas que le MATD appuiera ce congrès en dehors du pays, car ce serait contraire aux lois de la République. Organiser un congrès à l’international n’a jamais été pratiqué par un parti guinéen depuis 1958.
Moya Guinée : Pensez-vous que votre lutte aboutira, sachant que M. Ousmane Gawal a été exclu du parti ?
Oumar Thiam : Son exclusion a été injuste, car la procédure n’a pas été respectée dès le départ. C’est pourquoi nous avons engagé une action judiciaire, et M. Ousmane Gawal Diallo a été rétabli dans ses droits. Le tribunal a ordonné au parti de le réintégrer immédiatement en tant que membre élu. Si les dirigeants de l’UFDG respectent la loi, ils devront obéir à cette décision.
Moya Guinée : Merci pour vos réponses, M.Thiam.
Oumar Thiam: Merci à vous.