En ce mois de décembre, la Guinée marque un triste anniversaire : celui de l’explosion tragique du dépôt de carburant de la Société Guinéenne de Pétrole à Kaloum. Survenue dans la nuit du 17 au 18 décembre 2023, cette catastrophe a laissé une empreinte indélébile sur la mémoire nationale.
Selon les autorités, près de 738 ménages ont été affectés, avec un bilan officiel faisant état de 25 morts et plus de 120 blessés. En outre, des centaines de familles ont vu leurs maisons et commerces réduits en cendres, plongeant des milliers de citoyens dans une situation précaire.
L’explosion s’est produite au cœur du principal dépôt de carburant de Conakry, situé dans une zone densément peuplée de Kaloum. Les scènes de panique qui ont suivi ont été largement relayées sur les réseaux sociaux et dans les médias, provoquant une onde de choc à l’échelle nationale et internationale.
« Nous étions couchés vers minuit. Une explosion a retenti, les plafonds se sont effondrés, les murs fissurés. Tout était noir, rempli de fumée. Nous avons fui sans savoir où aller car la vie avant tout. » Raconte Blessing Camara, une sinistrée
De son côté, cet autre citoyen, témoin et travailleur proche du dépôt, partage :
« Nous avons perdu des collègues. Quand l’explosion s’est produite, les agents de sécurité ont fui. Notre chef nous a ordonné de bloquer la route pour protéger les passants. C’était terrifiant. »
Malgré les promesses, de nombreuses familles attendent toujours une justice et des réparations tangibles. Aminata Sylla, une sinistrée, exprime sa frustration :
« Nos maisons ne sont toujours pas réparées. Trop de fausses promesses. Nous voulons des actions concrètes. »
Pourtant, l’Agence nationale de gestion des catastrophes humanitaires affirme avoir pris des mesures :
« Nous avons distribué de riz, huile et autres produits de première nécessité aux familles touchées.
Nous avons temporairement Hébergé les sans-abris dans 143 appartements.
Des réparations en cours de l’hôpital Bernard Kouchner et du lycée 28 septembre.
Il y’a des familles qui souhaitent une aide directe de l’État et celles préférant reconstruire elles-mêmes. » Lancei Touré Directeur Général de l’Agence Nationale de Gestion des Catastrophes Humanitaires
Cet événement tragique doit désormais rappeller l’urgence de :
Renforcer les normes de sécurité dans les installations sensibles.
Améliorer les capacités des services d’urgence pour répondre efficacement aux catastrophes.
Repenser l’implantation des infrastructures dangereuses afin de les éloigner des zones habitées.
Comme l’exprime un habitant,
« Ce dépôt n’a pas sa place au milieu des ménages. L’État doit trouver une solution. »
En ce moment de commémoration, la Guinée doit non seulement honorer la mémoire des victimes mais aussi transformer cette tragédie en moteur de changement pour bâtir un futur plus sûr.
M’mah Bangoura moyaguinee.com