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Dislocation de l’union sacrée, Souleymane Souza Konaté dévoile tout

Moyaguinee.com :   M. Souleymane Souza Konaté, bonsoir.

Souleymane Souza Konaté : Bonsoir

Moyaguinee.com :  Voilà, vous venez de prendre la décision de vous retirer de l’Union sacrée, dites-nous, qu’est-ce qui a motivé cela ?

Souleymane Souza Konaté:  Avant de répondre à cette question, permettez-moi de planter un peu le décor pour permettre à vos millions lecteurs de savoir de quoi il s’agit. Vous vous souviendrez que le 22 avril 2024, les partis politiques, coalitions politiques, organisations de la société civile se sont donnés rendez-vous au siège de l’UFDG. Ils ont signé un texte qui est devenu par la suite la charte de l’Union sacrée.

Dans cette charte, nous disons trois choses. Premièrement, nous unissons nos forces pour contraindre le CNRD à respecter ses engagements et à organiser les élections avant le 31 décembre 2024. Deuxièmement, dépassé ce délai, le CNRD ne sera plus légitime pour conduire la suite de la transition dans notre pays.

Troisièmement, nous allons exiger la mise en place d’une transition civile qui aura pour seul agenda le retour à l’ordre constitutionnel. C’est donc la charte de l’Union sacrée. Aujourd’hui, nous avons le regret de constater que certains de nos partenaires s’éloignent de plus en plus de ce texte fondateur-là.

Il y a des réunions qui sont organisées sans l’avis des autres collaborateurs. Des décisions sont prises au nom de l’Union sacrée sans concertation et sans validation de la plénière. Il y a l’organisation des conférences de presse de façon intempestive sans que les éléments de langage ne soient l’objet de validation au niveau de la plénière.

Et en plus, il y a des acteurs politiques qui travaillent avec nous dans le cadre de cette union, qui ont participé au cadre du dialogue. Et à ce niveau, ils continuent jusqu’à présent à percevoir de l’argent de la part du CNRD. Pour nous, lorsque vous voulez combattre un régime, vous ne devenez pas un salarié de ce régime-là.

Ce sont ces raisons, entre autres, qui nous ont amenés à prendre distance, n’est-ce pas, de ces formations politiques-là. Et aujourd’hui, nous nous retrouvons du côté des forces vives de Guinée pour continuer le programme de lutte pour le respect des engagements pris par le CNRD et l’organisation des élections avant le 30 décembre.

Moyaguinee.com :  Justement, vu que vous êtes désormais au sein des forces vives, est-ce qu’il y a d’autres programmes que vous comptez- entreprendre pour contraindre le CNRD à respecter ses engagements ?

Souleymane Souza Konaté : Il y a beaucoup de stratégies qui sont en train d’être définies, donc on ne va pas mettre ça sur la place publique.

Ce qui est important aujourd’hui, c’est que la grande majorité de la population guinéenne avec qui nous discutons témoigne de leur adhésion et de leur détermination à nous accompagner dans la réalisation de ces différents programmes-là, parce que la Guinée va mal aujourd’hui, très mal dans tous les domaines. J’ai l’habitude de dire que quand tu évalues avec objectivité les germes qui ont conduit d’autres peuples à la violence et à l’autodestruction, et que tu vois les mêmes germes apparaître chez toi, tu es alerté, tu es interpellé. C’est ce que nous faisons depuis un certain temps.

Nous alertons, nous interpellons le CNRD à revenir aux fondamentaux d’une transition et à respecter ses engagements, à prendre surtout conscience de la gravité de la crise multidimensionnelle dans laquelle nous sommes et surtout les conséquences dramatiques que cela peut en décoller. Donc voilà les raisons aujourd’hui qui nous donnent espoir que la lutte va porter bruit. Nous continuons à travailler avec nos militants et sympathisants au-delà de l’ensemble du peuple de Guinée pour que ce délai soit respecté, que le CNRD respecte l’engagement au-delà de la volonté des propagandistes et des opportunistes qu’il s’agit aujourd’hui.

Moyaguinee.com : Dernière question, M. Konaté. Est-ce que vous vous sentez aujourd’hui trahi par vos autres confrères qui demandent la concertation entre eux et le pouvoir en place ?

Souleymane Souza Konaté : Trahi, je dirais non. Quand on arrive en politique, on prend des précautions pour qu’on ne soit pas trahi.

On le savait depuis le départ parce que la volonté de certains des collaborateurs, c’était d’adhérer aux forces vives de Guinée. Et à ce niveau-là, beaucoup de nos amis ont dit non, on ne les fait pas confiance. Beaucoup d’acteurs n’inspirent pas confiance.

C’est ce qui nous a amené à créer cette plateforme union sacrée pour réunir tous ceux qui sont opposés à la gouvernance du CNRD, qui veulent le retour rapide et apaisé à l’ordre constitutionnel. Aujourd’hui, qui décident de confirmer les options des uns et des autres, nous disons tant mieux pour eux. Le plus important pour nous, c’est que cela n’ébranle pas notre structure, cela n’impacte pas la détermination et la mobilisation de ceux qui croient en nous.

Moyaguinee.com : Merci M. Konaté d’avoir répondu à nos questions.

Souleymane Souza Konaté : C’est moi qui vous remercie pour l’opportunité et merci pour tout ce que Moya guinée fait pour le peuple de Guinée en termes d’équilibre d’informations et de traitement justement des informations.

 Entretien réalisé par Tenema Doumbouya